Je nageais lentement dans l’obscurité de la piscine, l’esprit apaisé, partageant mes regards entre la surface de l’eau que mes brasses lentes et silencieuses altéraient à peine et le ciel immense dans la nuit, visible de toutes parts, par les multiples ouvertures de la baie vitrée qui offraient au regard des perspectives illimitées. J’avais le sentiment de nager au cœur même de l’univers, parmi les galaxies presque palpables. Nu dans la nuit de l’univers, je tendais doucement les bras devant moi et glissais sans un bruit au fil de l’onde, sans un remous, comme dans un cours d’eau céleste, au cœur même de cette Voie lactée qu’en Asie on appelle la Rivière du Ciel.
Dans Faire l’amour, Éditions de Minuit, 2002, p. 43
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